Après un article de présentation, passons à un premier article de contenu consacré à la notion de respect. Pourquoi le respect ? C’est vrai, j’aurais pu écrire sur pas mal d’autres sujets moins barbants qu’un discours abstrait sur une notion dont la compréhension varie dans l’espace et le temps.

Je viens de perdre la moitié de mon lectorat. À force d’utiliser des mots compliqués... Trouvons vite une image pour garder l’attention de ceux qui sont encore là :

Ce qu’il ne faut pas faire, sérieux...

Bon, j’en étais où ? Ah oui, le respect !

Reprenons : j’ai décidé de parler du respect avant toute autre chose. Sans respect, je pense que tout ce que je pourrais dire sur ce blog par la suite n'aurait aucun intérêt. Commençons par donner une petite définition : selon le Dictionnaire technique et critique de la philosophie (pour ceux qui veulent savoir plus, ce dictionnaire est publié aux Presses Universitaires de France, Paris, collection Quadrige, troisième édition, datant de 2010. La définition se trouve page 926), le respect peut être entre autre défini ainsi : “Abstention de tout ce qui peut porter atteinte à une personne ou à une règle”. Cette définition me semble pas mal pour débuter.

Le respect est donc le fait de ne pas nuire à une personne ou à une règle. Cette règle dont le sens est a priori facile à comprendre se décline pour moi en trois volets répartis en deux catégories de la personne : autrui (je respecte) et moi, que ce soit réflexif (je me respecte) ou ou interactif (je me fais respecter). Il n’y a pas d’hiérarchie entre les trois volets du respect, tous doivent être respectés (et ils sont d’ailleurs très liés les uns aux autres) si l’on veut prétendre pour avoir des relations saines et équilibrées. Tâchons de les analyser en commençant par le second :

Je me respecte : même si ça semble évident, il n’est jamais mauvais de le répéter : comment espérer être respecté si l’on ne se respecte pas déjà soi-même ? Le respect de sa propre personne est fondamental. Mais bon, concrètement, ça veut dire quoi ? Les beaux discours ça va un temps, mais ce serait pas mal d’expliquer ou de donner des exemples. Concrètement, se respecter, c’est déjà ne pas constamment se dévaloriser. Loin de moi l'idée de faire l’éloge de l’arrogance ou de dire qu’il ne faut jamais se remettre en question, mais s’apprécier, s’aimer, accepter de ne pas être parfait et le droit à l’erreur tout en valorisant à ses yeux ses qualités et ses réalisations (pourvu que ça n’ait pas porté atteinte à autrui) est pour moi ESSENTIEL. Aussi, se respecter c’est prendre soin de soi, se laver, ne pas vivre dans le désordre, refuser le laisser-aller : la manière dont on se présente peut en dire autant sur ce qu’on pense de soi et ce que l’on désire. D’ailleurs, les deux sont très liés.

Je respecte : comme précédemment, je vais poser une question rhétorique : si vous ne respectez pas, comment voulez-vous qu’on vous respecte en retour ? La réciprocité joue beaucoup dans les rapports humains. Il est rare qu’un connard soit sincèrement respecté. Les autres ne sont pas vos laquais et vous n’avez aucun droit à exiger tout et n’importe quoi d’eux au nom d’un quelconque argument fallacieux comme quoi “c’est comme ça et pas autrement”. Et aucune exception ou excuse ne peut vous permettre de manquer de respect à qui que ce soit. Concrètement, je vais vous parler d’une sordide affaire qui m’a marqué. Ça se passe de l’autre côté de l’Atlantique : dans une petite ville américaine, une jeune fille de seize ans a été violée et humiliée lors d’une soirée bien arrosée par deux joueurs vedettes de l’équipe de foot locale. Son tort ? Avoir trop bu (pour ceux qui veulent un lien : http://bit.ly/ZDRWaS). Oui, vous avez bien lu, avoir trop bu est pour certaines personnes la justification à des comportements portant atteinte à autrui. Comment exiger d’être respecté par des personnes saines d’esprit si on se permet d’agir comme ça ? Autre exemple, le harcèlement de rue : http://bit.ly/PCsVBj. Ça, c’est pas séduire ou draguer (je traiterai dans un article au ton plus léger de ce que j’entends par là), c’est encore une fois porter atteinte à autrui. Et sans aller dans des extrêmes pareilles, se montrer méprisant, hautain, être constamment désagréable (que ce soit envers tout le monde ou ceux que vous considérez comme vous étant inférieurs), profiter de la faiblesse (momentanée ou non) de quelqu’un, c’est la même chose.

Je me fais respecter. Dernier volet, on parle ici de vos rapports à autrui. Vous aurez beau vous respecter et respecter autrui, il arrivera toujours un moment où vous serez confronté à des situations où l’on vous manquera ouvertement de respect. Or, si vous ne vous faites pas respecter, qui vous respectera ? la victime volontaire peut attirer la pitié et la compassion, voire un peu de sympathie, elle attirera bien plus rarement le respect, car elle est vue comme une personne qui n’est a priori pas dérangée par le fait qu’on lui porte atteinte. Entendons-nous bien : je suis d’accord qu’il faut savoir faire des efforts pour s’intégrer, être accepté, qu’il faut parfois savoir prendre sur soi et faire des sacrifices. Mais n’acceptez pas tout et n’importe quoi, ne soyez pas la bonne poire de service. N’acceptez pas qu’on se moque de vous, qu’on ne vous confie que des tâches ingrates, ne soyez pas un garde-meubles pour autrui, que l’on soit grossier envers vous, d’être l’éternelle sixième roue de la charrette, le bob perpétuel, celui qui fait tout le boulot lors des travaux de groupe, le baby-sitter travaillant pour rien, … vous voyez où je veux en venir, non ? C’était une de mes erreurs avant : essayer de constamment faire plaisir et d’être accepté et reconnu par les autres en laissant tout passer. Ça ne m’a pas réussi. Et maintenant que je ne suis plus comme ça, ma vie va bien mieux. Et en séduction, c’est la même chose : n’acceptez EN AUCUN CAS de vous faire marcher sur la tête par la personne que vous avez en vue ou par la personne avec qui vous partagez votre vie.

Bon, maintenant que je me relis, je réalise que cet article est assez pompeux et limite rébarbatif. Ça mérite une autre image pour féliciter mon courageux lectorat.

Voilà, ça va mieux ?

Pour terminer, apportons à tout ça une nuance, celle de “l’exception qui confirme la règle” : nous ne sommes ni des machines ni parfaits (d’ailleurs si c’était le cas, la vie serait chiante au possible...), et moi le premier, je reconnais qu’on pas forcément envie de se laver tous les jours, que parfois on a la flemme de descendre les poubelles, qu’on est tous un peu friands des commérages, qu’il nous arrive parfois d’être sec, de vanner un pote qui ne se souvient pas trop de la soirée de la veille, qu’il nous arrive parfois aussi de se faire vanner un peu méchament, etc... C’est normal. Personne ne vous en voudra pour quelques écarts, pourvu qu’ils soient rares, distants dans le temps, pas lourds en conséquences et que l’intention de base n’était pas de nuire.

Voilà... je crois qu’on en a fini pour le cours de philo de comptoir ! Surtout, je ne veux pas que vous fassiez de moi votre maître à penser, mais j’espère toute fois que de vous avoir partagé mon opinion sur cette question centrale qui régit nos relations vous aura été profitable !

Et vous le respect, vous le voyez comment ?

3615 philo

Je respecte, je me respecte, je me fais respecter.