Internet est un endroit fascinant, qui recèle de nombreuses surprises (bonnes ou mauvaises), de trésors insoupçonnés et d'une documentation impressionnante. Internet est pour moi une sorte de « mémoire collective de l'humanité en devenir ».

L'article que je vous propose aujourd'hui va mettre à contribution cette documentation pour aborder un thème : la misère sentimentale, affective et sexuelle.

Oui, ça envoie du lourd...

Au lieu de faire un long discours, je tiens juste à préciser l'une ou l'autre chose : je ne partage pas ces vidéos pour me moquer des individus qu'on y voit. Le seul sentiment qu'ils m'inspirent, c'est de l'empathie, sans doute parce que j'étais un peu dans leur cas avant... aussi, j'éprouve un du mépris pour les productions qui les mettent en scène de la sorte. Cependant, avoir de l'empathie n'empêche pas de pouvoir critiquer ce qui cloche chez ces gars, et la liste est assez longue. De plus, ils ont aussi accepté d'être filmés et qu'on diffuse leur mal-être, et ils doivent donc assumer qu'on critique leur attitude.

Des chats pour attendrir les esprits,
ça marche toujours les chats

Jérôme, l'adulescent

Nous allons commencer par Jérôme, 27 ans et... puceau. Le problème de ce gars, c'est pas qu'ils soit puceau, mais plein d'autres choses. Je vous laisse juger, on fera une petite liste après la vidéo de ce qui va pas chez lui.

Bon, avant le listing, reconnaissons quelque chose : c'est vrai que notre société (et les médias) sont très branchés sexualité le plus tôt possible et le plus vite possible et ça tend à stigmatiser ceux et celles qui ont du retard de ce point de vue, ou qui du moins ne l'entendent pas de cette manière. Et c'est pas ça qui va aider l'ami Jérôme dans sa démarche. Par contre, y'a une série de choses qui clochent :

Le physique. Là, c'est pas tellement la taille et le poids le gros problème, c'est son allure : coiffure, les dents et le strabisme. Tiens, tant qu'à faire je rajoute la voix et le cheveu sur la langue. Pour ce que j'ai cité, même si on peut avoir une vie relationnelle, sentimentale et sexuelle épanouies avec ça, ça demande d'avoir une mentalité en béton un charisme en acier et une assurance à tout épreuve. Ce qui pourrait s'améliorer chez Jérôme si JUSTEMENT il prenait un peu plus soin de lui.

Ensuite, le décalage avec la réalité. Vouloir commencer sa vie sexuelle avec des bombes stéréotypées, c'est... original, mais irréaliste. Je ne dis pas qu'on commence d'office ou qu'on doit commencer par des filles qu'on trouve pas attirantes ; on peut même se donner pour objectif de viser assez haut... pour peu que ça reste dans les mesures du réaliste. ET SURTOUT QU'ON SE BOUGE ET QU'ON ATTENDE PAS QUE ÇA TOMBE DANS LES MAINS, ce que Jérôme n'a pas l'air d'avoir fait.

Après, les visées irréalistes, Jérôme tombe dans le désespoir sexuel : « la première qui veut, je ferme les yeux ». Niveau estime de soi... ouais on a fait mieux (et je ne parlerai pas de ce sourire de ~~psycho~~ désespoir sur lequel la prod' a bien insisté...).

L'épisode du karaoké... déjà le fait de vouloir se rendre intéressant en DÉMONTRANT sa culture musicale... bof. Pour plusieurs raisons :

Il semble être un habitué avec son étiquette collée sur le front (« le DJ qui le connaît bien... » no comment)
Il est isolé dans la salle
Il semble super-tendu
Il VEUT se faire remarquer
Le contraste des attitudes entre les futures mariées et Jérôme... j'ai mal pour lui. Le pire c'est qu'il ne se rend pas compte de la situation. Elles ont dû sentir quelque chose dans la poche de Jérôme, et non, je ne crois pas que c'était son téléphone...
Son arme secrète, le chant... Jérôme, manifestement, évalue mal ses aptitudes vocales.
Si c'est vrai qu'il ose... il devrait oser autrement... et le pire c'est qu'il en rajoute.

Vient le moment des coaches. Là, la prod' a vraiment été ignoble avec Jérôme et je me demande d'ailleurs si on a à faire à des coaches ou à des acteurs... cependant, malgré le bashing et le torrent de commentaires gratuits de cette séquence, une idée forte ressort, son look est à la ramasse. Aussi, une phrase qui m'a fait tiquer, c'est quand la voix off dit qu'il décide de se faire prendre en main. Fail : même quand on décide de faire appel à une aide extérieure, on doit toujours SE prendre en main, d'autres peuvent pas le faire à votre place.

Pour le vide-dressing, encore une fois, je pense que les « coaches » font dans le bashing, même s'ils ont raison sur le fond : ça doit changer. Et vite. Pour la coiffure, rien à redire par contre : il est bien mieux cheveux courts. Pour le relooking, mis à part le bashing qui continue, ce qu'on voit confirme mes doutes : il est à l'ouest niveau habillement et là un coup de main s'imposait. Pour la qualité des vêtements choisis, je ne peux pas m’exprimer : je ne les ai pas vu de près et je ne connais pas l'enseigne. Les horreurs que Jérôme a trouvé me font douter à ce sujet, mais laissons le bénéfice du doute.

Parfois, une séquence vidéo résume vite un long discours, c'est le cas ici, la référence est immense :

Passons à la soirée : le coach là a été de bon conseil : le but de la soirée, c'est multiplier les rencontres, pas de vouloir serrer à tout prix (même si ça peut être un bonus sympa). Et Jérôme ose aborder ! Bon, il ne le fait pas très bien, mais c'est pas le plus grave, c'est en faisant des erreurs qu'on apprend. Par contre le coup de JCVD... la mythomanie, c'est vraiment la dernière chose à faire pour draguer. Vraiment. Et le « -Vous êtes célibataire ? - ... ... ... Non », ça fait mal à voir. Et le fait d'avoir pris les plans avec le coach qui se paie de sa tête... encore une brillante idée de la prod ? Pour le second abordage, ça va mieux. Souci : il plante toutes ses chances en se dévoilant trop vite.

L'interlude entre les deux soirées, par contre, est encore une bonne occasion de s'en prendre à lui : on insiste plus sur ses échecs que sur ce qu'il a osé et les trucs biens qu'il aurait dit, les progrès modestes mais progrès quand même qu'il aurait fait. Par contre un truc essentiel qu'on lui a toujours pas dit (la prod' voulait-elle qu'il ait cette attitude le documentaire durant ?), et qu'on lui dit enfin : se tenir droit et regarder dans les yeux.

Vient la scène de la boîte de nuit et celle du bar. La première est intéressante car elle permet peut-être à Jérôme de remettre ses ambitions en perspective. La seconde m'a cependant l'air d'être un coup monté : pourquoi Magalie et sa copine ne sont pas floutées ? Moi j'y crois pas, en tout cas. Pas impossible, mais suspect.

Nous voici arrivés à la fin ~~du massacre~~ de la vidéo. Ce que je retiens, c'est la détresse qui émane de Jérôme (et la violence gratuite avec laquelle le traite la prod'). Mais restons-en là pour l'instant.

Maintenant, un interlude musical. Avec des chatons pour détendre.

On se remet ?

Jean Paul, ou la croisière s'amuse

Remis ? Bon, reprenons. Nous passons maintenant à Jean Paul. La séquence est assez courte :

Là, nous changeons de catégorie : ce n'est plus l'adulescent tardif, mais l'homme âgé complexé et rongé que l'on trouve ici. Je peux me tromper, mais je crois qu'il n'a pas connu grand chose dans sa vie. Tous les commentaires faits sur Jérôme peuvent s'appliquer à lui, à ceci près qu'il a l'air encore plus timide que Jérôme... et ça se ressent. Je ne vais pas enfoncer le clou sur le fait que lui et l'habillement, ça fait deux.

Denis l'éconduit

Passons au dernier de ces messieurs, Denis et son fameux « temple de la fête » :

Je pense que Denis vestimentairement parlant est celui qui se débrouille le moins mal : à défaut d'être un Apollon ou de s'habiller de manière classe, il reste des trois celui où les dégâts sont les plus limités, si on fait exception du chapeau « Brazil » à 1:32 de la veste piquée à Hugo Chavez à 4:16... ouais, ça passe.

Bon, maintenant, il est comme Jean Paul et Jérôme : une grande détresse sentimentale et des fausses croyances sur les relations hommes-femmes et, je crois, une très grosse dose de naïveté teintée d'immaturité relationnelle. Et chez lui, ça a mal fini. Plus de 600 € à des numéros surtaxés pour finalement déboucher sur rien... triste, mais prévisible. Aussi, ce qui m'a frappé, c'est à 6:11, quand on voit l'isolement social dans lequel il est : deux SMS à prix normal et surtout deux appels vers numéros spéciaux et 256 SMS avec service ! Vous voyez le contraste ?

Jérôme, le retour

Vous vous rappelez de Jérôme, en début d'article ? Bien sûr que oui... Eh bien sachez que ce garçon a fait une autre vidéo après la première (un an, je dirais) :

Encore une fois, la prod' semble être une collection de très grosses enflures. J'ai l'impression que ce documentaire est un très très gros fake dans lequel Jérôme aurait accepté de jouer contre la promesse qu'on lui trouvera une copine sans se rendre compte que c'était fait dans le seul but de le ridiculiser : personne de concerné n'est flouté, il est manifeste que la fille est une actrice, que les deux potes du début n'ont pas la tête de celui du précédent documentaire, la manière dont Jérôme est mis en scène au début, ça se sent qu'il est poussé. J'en ai la quasi-certitude.

Nous retombons là dans le travers de la naïveté crasse, des croyances limitantes quant à lui-même et les fausses idées sur les relations hommes-femmes et comment il faut s'y prendre (qui en plus est présentées comme valide !). Bref ; cette émission va permettre de rire pour de nombreuses personnes au dépens d'un garçon qui ne demande qu'à être heureux (mais qui s'y prend comme une pelle à tarte, là je suis d'accord...).

Tout ça pour dire quoi ?

Que la misère sentimentale, effective et sexuelle est sans doute plus répandue qu'on ne le pense et peut toucher tout le monde. Souvent, ces personnes sont des personnes non pas différentes (en soi ce n'est pas un problème), mais des personnes qui ne savent pas communiquer, ou qui communiquent mal. Aussi, ces personnes ont une estime d'elles-mêmes très basse et des convictions profondes sur le romantisme, les relations hommes-femmes, la vie de couple, le sexe... en partie ou totalement erronées. Enfin, dans les trois cas, je pense déceler un manque de maturité, à mettre en rapport avec les fausses croyances, que tout se passe comme dans les films, en particulier ceux de l'ami Disney.

Pour ma part, je souhaite à chacun de ces hommes d'un jour pouvoir trouver ce qui leur manque (si ce n'est déjà fait) : stabilité sentimentale, estime de soi, vie sexuelle, et surtout, maturité. Je pense qu'avec ça ils seront plus heureux que maintenant.

Mais alors, est-il interdit d'être romantique et amoureux ? Non ! Cent fois non ! Ce n'est pas des blaireaux sans cœur ni sentiment ne pensant qu'à queuter tout ce qui passe à porter que je vous demande de devenir, mais de vous rappeler que vous vivez dans le vrai monde, pas un film, ce qui implique que quand on galère, c'est pas plus mal de d'abord demander ce cloche chez soi avant de se plaindre de ce monde tellement méchant avec vous qui ne vous comprend pas...

Et vous, vous avez des choses à raconter sur le sujet ? Une expérience à partager ? Vu quelque chose que je n'aurais pas vu ?

Maturité et vie équilibrée